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Celui qui parle le plus fort

3 Oct 2018 | 2 minutes de lecture

Il y’a a quelques jours, au fil d’une conversation avec quelques collègues, nous avons abordé ce bénéfice qu’offre internet : avoir accès à l’information avec des points de vue différents de celui qui parle le plus fort.

Celui qui parle le plus fort …

Cette expression a résonné pas mal dans ma tête depuis, parce qu’il y a des moments où je commence justement à réaliser que je suis celui qui parle le plus fort.

Je suis introverti par nature, généralement celui qui reste en retrait à écouter et observer les autres, donc ce n’est pas quelque chose que j’ai remarqué immédiatement. C’est même bien plus vicieux que ça.

Pour (re)situer le contexte, je suis aujourd’hui CTO, j’ai plus de 10 ans d’expérience pro et 7 ans d’ancienneté dans une boîte où j’ai tour à tour été simple dev, lead dev, architecte, mentor et aujourd’hui manager. J’ai suffisamment de bagage pour que mon avis technique soit écouté au sein de l’équipe.

Ce bagage et mon niveau hiérarchique font que quoi que je dise, très souvent je parle plus fort. Pas en terme de décibels, non, mais par l’impact de ce que je dis.

C’est probablement légitime (en tout cas je l’espère), mais ça reste une chose à laquelle je dois être attentif.

La vision que j’ai du rôle de CTO est celle de quelqu’un suffisamment technique pour être pertinent, mais également capable de s’éloigner suffisamment du code pour transformer une image de dev senior en manager facilitateur. C’est à mon sens la meilleure façon de faire progresser mon équipe.

Et ça passe par un travail quotidien pour « parler moins fort ». C’est à dire faire attention à ce que les autres puissent exprimer leur vision, et essayer d’utiliser au plus souvent l’équivalent professionel de ce ton calme et rassurant que l’on utilise avec les enfants pour leur dire « voilà mon avis, il est issu de mon expérience, prend le, comprend le, déconstruit le, et construit le tien ».