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La dissonance cognitive comme moteur

8 Jul 2019 | 3 minutes de lecture

Lors des phases finales des dernières Playoffs NBA, cette intervention de Draymond Green en conférence de presse a retenu mon attention.

L’essence de la réponse de Draymond se trouve dans ses dernières phrases :

On ne devient pas excellent par erreur, avant de commencer à penser “Oh ! Je mais je suis excellent là dedans !” Il faut d’abord y croire, puis bosser pour y parvenir. Alors j’y crois tous les jours, et je travailles tous les jours pour y parvenir.

Malgré la qualité de leur jeu, les Warriors n’ont pas gagné les finales cette année, mais Green est rentré sur le terrain en jouant comme s’il était le meilleur, car dans sa tête, il l’était.

Ce comportement peut s’appliquer à bien d’autres de domaines, et c’est d’ailleurs le cas pour ce blog où je donne pas mal de conseils. Ils sont toujours issus de mon expérience personnelle, mais il y en a certains que je n’ai moi même jamais suivi, en tout cas pas avant de les écrire.

Ça n’est pas vraiment un problème, c’est même une bonne raison pour continuer.

Est-ce que vous connaissez la dissonance cognitive ? C’est un phénomène que l’on constate quand il y a chez une même personne une contradiction entre ce qu’elle pense, ce qu’elle dit, et ce qu’elle fait. Cette différence crée un déséquilibre désagréable que le cerveau compense en cherchant à modifier pensées et/ou actions pour les aligner.

Ce phénomène mis en lumière par Leon Festinger est puissant et notamment visible en politique. Lorsque l’on fait la démarche d’adhérer à un parti, il est plus difficile d’accepter comme bonnes les idées adverses ou de rejeter celles son parti, même quand elles ne sont pas en alignement avec ses propres valeurs (il y a aussi de la psychologie de groupe là dedans, mais c’est un sujet pour un autre jour).

Cette dissonance est à l’origine du fameux syndrome de l’imposteur, qui nous retient de nous présenter en expert·e, car on sait que l’on n’a pas toute la connaissance. Mais la machine peut être inversée, en se présentant comme expert·e pour le devenir. Ça ne dévalorise pas l’expertise si l’on s’en sert comme motivation pour l’atteindre.

draymond green block

Je ne suis probablement pas le meilleur manageur technique du monde. Objectivement, je ne saurais même pas dire si je suis bon, après tout, je suis encore junior

Pourtant, je parle de management sur ce blog, en conférences ou en podcasts, parce que ça me force à m’aligner avec cette qualité que je prône, à m’améliorer en permanence pour m’approcher de ce management idéal que je présente.

Green n’a pas peut être pas été le meilleur défenseur de ces Playoffs, mais il a fait de son mieux pour jouer comme s’il l’était. Alors que ce soit sur un parquet de basketball, dans un blog, ou ailleurs, laissez ce syndrome de l’imposteur de côté, et présentez vous comme le “vous” que vous avez en objectif, c’est le meilleur moyen de le devenir.